Les NBT soutenus par le conseil scientifique de la Commission européenne
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Le 28 avril 2017, les spécificités des new breeding techniques ont été présentées à Carlos Moedas, commissaire européen pour la Recherche, la Science et l’Innovation, par un groupe de scientifiques reconnus. Dix ans après un premier travail européen sur ces nouvelles techniques et un mois après le document de l'OPECST sur le même sujet, ce rapport met en avant l’apport des NBT par rapport aux techniques de sélection conventionnelles.
Un groupe d’experts pour éclairer la Commission européenne
En novembre 2016, la Commission européenne a confié au Scientific Advice Mechanism (SAM) la rédaction d’une note explicative sur « les nouvelles techniques en biotechnologie agricole ». Pour ce faire, sept experts indépendants et d’horizons différents, réunis au sein d’un « High Level Group », ont collaboré. Parmi eux, le mathématicien français Cédric Villani, lauréat de la médaille Fields en 2010, le prix Nobel de médecine Sir Paul Nurse, mais aussi le biologiste Janusz Bujnicki, directeur de l’Institut International de biologie moléculaire et cellulaire de Varsovie et le physicien Rolf-Dieter Heuer, ancien directeur de l’Organisation européenne de recherche nucléaire.
Le travail du SAM se divise en deux axes. D’une part, fournir un aperçu des caractéristiques clés et des applications potentielles des nouvelles techniques en biotechnologie agricole. D’autre part, expliquer leurs différences et similitudes par rapport aux techniques de sélection classiques.
Les NBT, un gain d’efficacité
D’une manière générale, les experts relèvent que les NBT sont plus faciles à utiliser, plus rapides et moins chères que les techniques de sélection classique. Dans le cas d’une pomme résistante à la tavelure (maladie affectant les pommiers), le SAM rappelle ainsi que la cisgénèse et l’intragénèse permettent « de gagner jusqu’à 50 ans » par rapport à la technique de croisement classique, qui nécessite de nombreux rétrocroisements pour conserver uniquement les caractéristiques ciblées.
En outre, les scientifiques mettent en avant que « l’introduction simultanée de plusieurs changements dans le génome de la plante, avec une telle précision et une telle efficacité, n’est pas possible avec les méthodes classiques ». Ils notent également que les organismes obtenus par NBT « ne contiennent que des mutations ponctuelles et sont pratiquement indiscernables des variétés issues des méthodes classiques ».
Cette précision accrue permet également de renforcer la sûreté, les chercheurs relevant que « les effets hors cible sont rares et leur fréquence beaucoup plus basse » qu’avec les méthodes traditionnelles des semenciers et des agriculteurs. Ils soulignent au passage que les effets hors cible font actuellement l’objet de nombreuses recherches, lesquelles devraient « réduire encore leur fréquence ».
Tenant compte des caractéristiques communes, mais aussi des différences existant entre les différentes NBT (nucléase à doigt de zinc, agro-infiltration, CRISPR-Cas9, etc.), le SAM préconise « des études au cas par cas pour évaluer la sécurité des organismes produits ».
Ce travail devrait alimenter la réflexion de la Commission sur l’avenir de l’agriculture. Cette dernière une conférence sur les nouvelles techniques de sélection des plantes le 28 septembre 2017 à Bruxelles, un « moment clé » selon un responsable européen.
Le rapport du SAM « New techniques in Agricultural Biotechnology », 28 avril 2017, est disponible ici.