Sélection d’articles – Août 2018

Le milieu scientifique conteste la décision de la CJUE

La décision de la CJUE le mois dernier est toujours autant discutée au sein de la communauté scientifique. Les réactions sont nombreuses, en Irlande par exemple, de la part de biologistes de l’University College Cork, ou encore en Belgique. Ainsi, Patrick du Jardin, professeur de biologie végétale à Gembloux Agro-Bio Tech - ULiège et ancien vice-président du Panel OGM de l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), estime qu’« en imposant la qualification d’OGM à toutes les variétés végétales développées à l’avenir par la mutagenèse ciblée, l’Europe limite l’amélioration génétique des plantes, pourtant nécessaire ».

Dans le même temps, une pétition a été lancée par des scientifiques demandant une meilleure prise en compte des études menées sur les nouvelles techniques de sélection, et donc que la CJUE réexamine sa position.

Par ailleurs, il faut noter la tribune des sénateurs Jean-Yves Le Déaut et Catherine Procaccia (vice-présidente de l'Office parlementaire d'évaluation des choix scientifiques et technologiques) qui veulent évaluer au cas par cas les organismes obtenus par mutagénèse. Selon eux, « l’activisme d’associations qui ont frappé l’opinion publique en parlant de risques sanitaires a petit à petit produit ses effets. Pourtant, avec 20 ans de recul, les agences nationales, internationales, les académies, concluent toutes à l’absence de risques sanitaires ». Et de conclure qu' « il serait aberrant que des techniques plus précises et plus sûres que celles utilisant les technologies aléatoires de la mutagénèse soient soumises à des procédures plus lourdes ».

Cet argumentaire n'est pas nouveau. Il se retrouve d'ailleurs au centre des divisions que connaissent certains mouvements écologistes concernant le sujet de l'amélioration des plantes. Cela peut surprendre car la publicité de ce genre de débat est minime. Et pourtant ! Au-delà d’une simple opposition entre « anciens et modernes », ce débat met en exergue les visions de chacun et les objectifs prioritaires à atteindre. Le présent témoignage nous offre une réflexion intéressante. A méditer…

Pour finir, parallèlement à ces débats et discussions, la recherche continue d'avancer. Ainsi, le génome de la canne à sucre, comme celui du blé, est séquencé. De même, une équipe internationale de chercheurs a identifié une molécule permettant la croissance des plantes tout en limitant le besoin en azote. Cette découverte ouvre la voie à de nouvelles variétés à haut rendement de riz, de blé… tout en permettant de réduire les quantités d’engrais nécessaires.

Autant d'avancées offrant des réponses aux défis du siècle : effets du changement climatique, nourrir les populations… En effet, une étude récente tend à montrer que les émissions de CO2 pourraient induire des carences en protéines et en minéraux (zinc, fer) dans un grand un nombre de cultures de base, avec des effets délétères sur la santé humaine.

Ce que certains pays ont compris, en Afrique, mais aussi au Japon où le gouvernement décide de ne pas légiférer sur un encadrement strict de l’édition génomique.

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